Francis Ponge, "La fabrique du pré", 1971.

Francis Ponge, "La fabrique du pré", 1971.
Francis Ponge, "La fabrique du pré", Skira 1971.

Nous avons le plaisir de vous inviter au prochain Café littéraire, qui se tiendra à l'Épicerie du Pré, rue du Pré au Mans, de 18:30 heures à 20 heures environ. L’objectif étant pour nous de promouvoir et d'échanger autour d'une littérature contemporaine ou classique de qualité, « lettrée », en se garant des titres et des auteurs trop commerciaux.

Nous nous retrouverons le jeudi ....... autour

d'œuvres d'écrivains ..........

Nous comptons sur votre présence, en apportant ou non des textes ou des extraits d'œuvres des auteurs retenus.
Chacun est libre de lire ou non un texte qu'il aura pris soin d'apporter, un extrait d'œuvre, de participer au débat s'il le désire.

Merci de relayer la proposition de cette rencontre aux personnes que vous jugeriez susceptibles d'être intéressées.

À bientôt, Armelle Le Dantec & Alain (Georges) Leduc.


Bien entendu, l'accès à ces rencontres littéraires ne saurait être que parfaitement gratuit.







jeudi 27 octobre 2016

JACQUES MERLES, habitué du Café littéraire, et qui a présenté les soirées consacrées au polar, à la Grande Guerre et la littérature chinoise, vient de faire paraître AUTOUR DE L'OVAL, aux éditions   Edilivre-Aparis, dont voici la quatrième de couverture. 
 
Pour ce livre, Aznavour chanterait : « Je vais vous parler d’un rugby que les jeunes de vingt à trente ans ne peuvent pas connaître ». Le rugby, en ce temps-là, se jouait déjà à XV mais pas avec des gars aux gabarits d'aujourd'hui. Des types de taille normale pouvaient devenir internationaux et il y en eut de fameux. On préférait mettre un copain en position de marquer que de pilonner l’adversaire. C’était un rugby de joie, d’attaque et de fête. Aux troisièmes mi-temps, les nuits qui suivaient le banquet d’après-match étaient toujours trop courtes. C’était un rugby d’avant le professionnalisme. Ce glossaire, préféré à dictionnaire, terme trop savant, fait penser au verbe gloser. On refaisait le monde pendant des nuits entières autour d’un ballon ovale. Le mot semble aussi désuet que l’époque à laquelle il se rapporte. Cet ouvrage distraira le lecteur, le fera sourire, parfois éclater de rire, comme une succession de coups de pieds repris et renvoyés par l’adversaire.
 
 
L'équipe de Cardiff, Robert Delaunay, 1912/1913


D'ores et déjà une proposition de lecture d'un solide connaisseur du champ littéraire : 
 (...) je vous adresse ma contribution suisse en la personne d'un écrivain méconnu mais subtil et diaphane, ironique et tendre, qui mérite le détour. Il s'agit de Pierre Girard. Monsieur Stark, Charles dégoûté des beefsteaks, Connaissez mieux le cœur des femmes et Les sentiments du voyageur, chroniques journalistiques, me semblent une digne et courte introduction à l’œuvre de ce Suisse mort dans les années 50 et que les éditions de l'Arbre vengeur et de l'Âge d'homme tentent de ressusciter. (...)
Jean-Charles Lévy.
 
Un public nombreux et actif pour Octave Mirbeau en mai. Auront été lus des textes reflétant les multiples causes mirbelliennes : anti-militariste, ami des bêtes, scrutateurs du morphinomane, joueur avec la structure de la langue française et, enfin, drôlissime précurseur du surréalisme.
Merci, une fois encore, à G.T. pour ses photographies de la soirée.   





 
 
Nous avons, lors de la soirée consacrée à l'Algérie et ses écrivains, évoqué l'œuvre du grand Rachid Boudjedra. Il vient de subir un affront dont nous vous communiquons la nature :
 
                                                      POUR INFORMATION !








                                           (Merci à G.T. pour ses photographies.)

Un des participants à la soirée consacrée à Jack, London nous communique ce texte :
Croc Blanc (1906).
Le récit est basé sur l'expérience de Jack London dans le grand nord canadien lors de la ruée vers l'or du Klondike. Il reflète ses vues sur le comportement des êtres humains dans les différentes sociétés qui s'y rencontrent : pionniers rustres et brutaux voire cruels, ingénieurs des mines éduqués, amérindiens vivant en harmonie avec les animaux et la nature.
La focalisation majeure du livre est celle des animaux, le livre étant principalement écrit du point de vue de Croc-Blanc.
L'histoire fait écho à celle d'un autre roman de London, L'Appel de la forêt (The Call of the Wild), dans lequel un chien de compagnie revient cette fois-ci à l'état sauvage.
« Mais ce qui rendait Croc-Blanc proprement imbattable, plus encore que sa vitesse ou sa stabilité, c'était son extraordinaire expérience. Il avait tout vu, tout éprouvé, tout essayé. Aucune ruse, aucune feinte, si subtile fût-elle, ne pouvait le désarçonner, alors que son propre arsenal de mauvais tours en comportait toujours au moins un que son adversaire ne connaissait pas. Possédant toutes les tactiques, il n'en privilégiait aucune, ne se laissait jamais surprendre, découvrant sans peine le point faible de son ennemi et frappant ensuite, inlassablement, jusqu'à la mort. »
 
(…) « Croc-Blanc reprit terre à San Francisco. Il fut stupéfait. Toujours il avait associé volonté d'agir et puissance d'agir. Et jamais les hommes blancs ne lui avaient paru des dieux aussi merveilleux que depuis qu'il trottait sur le lisse pavé de la grande ville. Les cabanes qu'il avait connues, faites de bûches de bois, faisaient place à de grands bâtiments hauts comme des tours. Les rues étaient pleines de périls inconnus : camions, voitures, automobiles. De grands et forts chevaux traînaient d'énormes chariots. Sous des câbles monstrueux tendus en l'air, des cars électriques filaient rapidement et cliquetaient à travers le brouillard, hurlant leur instance menace, comme font les lynx dans les forêts du Nord. »
Toutes ces choses étaient autant de manifestations de puissance. À travers elles, derrière elles, l'homme contrôlait et gouvernait. C'était colossal et terrifiant. Croc-Blanc eut peur, comme jadis, lorsque arrivant du Wild au camp de Castor-Gris, quand il était petit, il avait senti sa faiblesse devant les premiers ouvrages des dieux. Et quelle innombrable quantité de dieux il voyait maintenant ! Leur foule affairée lui donnait le vertige. Le tonnerre des ruées l'assourdissait et leur incessant mouvement, torrentueux et sans fin, le bouleversait. Jamais il n'avait autant senti sa dépendance du dieu d'amour. Il le suivait, collé sur ses talons, quoi qu'il dût advenir.
Une nouvelle épreuve l'attendait qui, longtemps par la suite, demeura un cauchemar dans son cerveau et dans ses rêves. Après qu'ils eurent tous deux traversé la ville, ils arrivèrent dans une gare pleine de wagons où Croc-Blanc fut abandonné par son maître (il le crut du moins) et enchaîné dans un fourgon au milieu d'un amoncellement de malles et de valises.
(…)

 

                        Le Talon de fer

Jack London est aujourd’hui universellement connu pour ses récits d’aventures et ses romans destinés à la jeunesse. Mais il fut aussi un écrivain révolutionnaire d’une vigueur et d’une ampleur de vue rares. Son roman Le Talon de fer (The Iron Heel) a été un livre de formation essentiel pour des générations d’hommes et de femmes, en Amérique et ailleurs. Dans ce roman d’anticipation, écrit en 1905, Jack London imagine qu’une révolution collectiviste se produit aux États-Unis, qu’elle avorte et qu’au terme d’une impitoyable répression, l’oligarchie capitaliste impose au monde, pour une période de trois cent ans, le règne du Talon de fer. Le récit des événements est écrit au féminin. C’est le témoignage, retrouvé beaucoup plus tard (à une époque où a triomphé la Fraternité), écrit par la compagne de l’un des chefs de la révolution, Avis Everhard. Les lecteurs d’aujourd’hui qui découvriront ce livre seront sans doute frappés par la force visionnaire de son auteur et le message de courage et de lucidité qu’il nous lègue. Bien des passages surprendront le lecteur d’aujourd’hui par la préscience de la mondialisation capitaliste, le règne totalitaire de la surveillance ou par exemple la mise en avant et la manipulation de la protection de la nature par l’oligarchie. Roman d’action, le Talon de fer est aussi un roman initiatique de la lutte des classes qui dévoile les arcanes du système avec la volonté de donner au mouvement ouvrier américain les armes intellectuelles de son combat. On y trouve notamment, sous une forme vivante et littéraire, une explication d’une rare et étonnante clarté sur la crise économique et les lois du capitalisme. Nous reprenons ici la traduction « historique » du Talon de fer, celle de Louis Postif, de 1923. Cette traduction sur laquelle s’appuient tous ceux qui ont abordé cette œuvre, porte bien sûr la marque de son époque et de la conception qu’on se faisait alors de la traduction, laquelle autorisait le traducteur a quelques libertés afin de mieux servir l’auteur qu’il traduisait. Elle est bien sûr datée mais elle conserve à nos yeux sa qualité littéraire et la force qu’ont ressentie ses premiers lecteurs qui ont découvert par elle ce texte essentiel. Cette année marquera le centième anniversaire de la disparition de Jack London (22 novembre 1916).
 
Edition illustrée (gravures). Préfaces d’Anatole France (1923), Paul Vaillant-Couturier (1932)
et de Bernard Clavel (1967).
 
 
 
 










Deux photographies prises lors de la soirée Antonio Tabucchi. Des textes, tirés de cinq livres de l'auteur, ont été lus en français et en italien.
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Germano Pallini présentera Antonio Tabucchi
le 23 février prochain. Il nous communique
l'introduction ci-dessous. Nous vous attendons
nombreux pour l'écouter.
 
Les livres d’Antonio Tabucchi sont de ceux qu’on emporterait volontiers sur une île. Peu importe si l’île en question est déserte, car ils nous pousseraient de toute manière à regarder loin, vers ce point où la mer et le ciel se confondent, pour  reprendre le voyage vers d’autres îles, à la manière de Femme de Porto Pim, ce recueil d’histoires sur les îles Açores, ou comme dans Le fil de l’horizon, un drôle de polar, où le détective Spino cherche le sens d’un fait divers, alors que son esprit vagabonde sur les quais d’un port de mer.  
Antonio Tabucchi était né à Vecchiano, près de Pise, en 1943, et il est mort à Lisbonne, en 2012. Il était professeur de littérature portugaise à l’université de Gênes, puis de Sienne, et même s’il il changeait de pays « plus souvent que de chaussures », comme il l’écrivait en citant Brecht,  sa maison était ce triangle construit entre sa Toscane natale, Paris et surtout Lisbonne, la ville de sa femme, Maria-José de Lancastre, avec laquelle il a contribué à faire connaître en Italie l’œuvre de Fernando Pessoa. Ainsi, par la force des choses, lui aussi était devenu « un peu » portugais, assez en tout cas pour écrire l’un de ses plus beaux livres, Requiem, en portugais ; assez, pour que ses cendres se retrouvent aujourd’hui au cimetière Dos Prazeres, à Lisbonne, dans la section des écrivains portugais.
            A l’occasion du cinquième anniversaire de la mort d’Antonio Tabucchi, le Café littéraire du Mans propose une rencontre autour de cet auteur, pour en découvrir les multiples facettes : écrivain de toutes les frontières, non seulement celles de l’espace, mais aussi celles du temps et de l’Histoire, voyageur et polyglotte, écrivain engagé et inquiet. La rencontre sera animée par Germano Pallini, professeur d’italien au lycée Bellevue.
 
Germano Pallini est né à Sienne. Agrégé d’italien, docteur en Etudes Italiennes, il enseigne au lycée Bellevue, dans la section binationale EsaBac. Il organise, pour le 7 avril prochain, une journée d’études dédiée à Antonio Tabucchi au lycée Bellevue, autour du roman d’Antonio Tabucchi Pereira prétend, en collaboration avec Maria-José de Lancastre-Tabucchi, Eleonora Conti, spécialiste de Tabucchi et enseignante au lycée « Torricelli Ballardini » de Faenza, Anna Dolfi, professeure à l’université de Florence, et Pierre-Henry Gomont, auteur de la BD Pereira prétend, inspirée du roman homonyme d’Antonio Tabucchi.
 
                                                                                  
P.S. Lien vers le site officiel de l’écrivain :
 

 
 
Une fidèle participante au Café littéraire, qui nous a fait l'amitié de présenter Michel Houellebecq, expose ses sténopés à la librairie L'Herbe entre les dalles, rue de la Barillerie au Mans, à partir de samedi 14.I.17 et pour un mois.
            Vernissage de l'exposition
            Less is more à 18.00 pile !
 
 
 
Année du centenaire de la mort d'Octave Mirbeau oblige, de nombreux évènements sont programmés, en France et à l'étranger. Parmi eux, en voici trois, des plus accessibles.
 
Au Sénat tout d'abord, le 27 janvier, en présence de participants prestigieux, il sera question de Mirbeau et La Belle époque. Vous pouvez, si vous le souhaitez, être invité. A cette fin, imprimez l'invitation ci-dessous et contactez le plus rapidement possible C.Bouchoux.
 
A Morlaix, le 11 février, il sera plus précisément question de Mirbeau et la Bretagne.  
 
Enfin, au Mans, une soirée organisée en collaboration avec Cinéastes, qui permettra de voir ou de revoir Le Journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel (1964, avec Jeanne Moreau) et Les affaires sont les affaires, de Jean Dréville (1942, avec Charles Vanel).
.
                                            ******************************

INVITATION

 

 
Corinne Bouchoux, Sénatrice écologiste de Maine-et-Loire,


et la Société Octave Mirbeau


ont le plaisir de vous inviter à assister au colloque :



 
« Octave Mirbeau et la société française de la "Belle Époque" »



 
le vendredi 27 janvier 2017,


de 9h30 à 12h45 et de 14h30 à 19h.,


au Palais du Luxembourg, salle Monnerville,


26 rue de Vaugirard, 75006 Paris



 
Inscription obligatoire, par courriel adressé à :


c.bouchoux@senat.fr ou michel.mirbeau@free.fr



 
Une réponse est indispensable avant le 24 janvier 2017

 

 


Accueil des participants à partir de 9h00



 
N. B. Se munir de la présente invitation et d’une pièce d’identité,


exigées à l’entrée.



 
* Accès : aucun stationnement n’est possible dans l’enceinte du Palais du Luxembourg

* Parcs de stationnement : Place Saint-Sulpice, Marché Saint-Germain, Rue de l’École de Médecine, Rue Soufflot

* RER : Luxembourg. Métro : Odéon, Mabillon, Saint-Sulpice. Bus : 58, 84 et 89.

* Station Vélib’ n° 6017, 34 rue de Condé
 
 

 

COLLOQUE OCTAVE MIRBEAU

 

ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE LA “BELLE ÉPOQUE”

 

Palais du Luxembourg, 27 janvier 2017

Salle Monnerville, 26 rue de Vaugirard 75006 Paris

 

Matin

 

9 h. : Accueil des invités au 26 rue de Vaugirard 75006 Paris

9 h. 30 : Ouverture du colloque par Corinne Bouchoux, sénatrice de Maine-et-Loire

              Introduction de Pierre Michel, président de la Société Octave Mirbeau

 

Présidence de Pierre Michel

 

9 h.45 : Gérard COGEZ, Université de Lille, « La 628-E8, ou la France vue d’ailleurs »

10 h. 15 : Ludivine FUSTIN, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines,  « Mirbeau : un romancier cynique à la “Belle Époque” »

10 h. 45 : Yannick LEMARIÉ, Université d’Angers,  « La condition animale vue par Mirbeau »

 

Présidence de Yannick Lemarié, vice-président de la Société Octave Mirbeau

 

11 h. 15 : Alain (Georges) LEDUC, École supérieure d’Art de Lorraine, Metz,  « Masochisme et impuissance chez Octave Mirbeau ».

11 h. 45 : Noëlle BENHAMOU, Université de Picaedie, ’Amiens,  « Le scandale des bureaux de placements : la prostitution ancillaire dénoncée par Octave Mirbeau et quelques contemporains »

12 h. 15 : Martina DIAZ, Université de Genève, « Les bottines de Célestine : entre perversité romanesque et psychologie amoureuse »

12 h. 45 : Pause déjeuner

 

Après-midi

 

14h15 : Accueil des invités au 26 rue de Vaugirard 75006 Paris

 

Présidence de Corinne Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire

 

14 h. 30 : Vida AZIMI, Université Paris-II, « Octave Mirbeau et le leurre démocratique : Les "mauvais bergers" de la République »

15 h. : Françoise SYLVOS, Université de la Réunion, « La corruption dans L'Epidémie d'Octave Mirbeau »

15 h. 30 : Jean-Yves MOLLIER, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines,  « Octave Mirbeau et les scandales politico-financiers de son temps »

16 h. ; Pause, toute sortie est définitive

 

Présidence de Jean-Yves Mollier

 

16 h. 20 : Pierre MICHEL, Université d’Angers, « Octave Mirbeau et le combat laïque »

16 h. 50 : Gilles CANDAR, président de la Société des études jaurésiennes, « La première Humanité (1904-1905) »

17 h. 20 : Zeev STERNHELL, Université de Tel-Aviv, « De l’affaire Dreyfus à Vichy : réflexions sur la continuité de l'histoire du XXe siècle français »

17 h. 50 : Débats

19 h. : Fin du colloque.

 
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Octave Mirbeau (1848-1917) et la Bretagne

Colloque de Morlaix, Théâtre du pays de Morlaix,

à l’occasion du centenaire de l’écrivain

Samedi 11 février 2017

Matinée du samedi 11, sous la présidence de Samuel Lair

9h15 : Allocution de Jean-Yves Gourvès, directeur du Théâtre du Pays de Morlaix

           Présentation du colloque par Samuel Lair, vice-président de la Société Octave Mirbeau.

9h30 : Sophie Gondolle, UBO, « Mirbeau et les artistes Monet, Rodin, Pissarro ».

10h : Alain (Georges) Leduc : « Mirbeau, Gauguin, les peintres de Pont-Aven ».

10h30 : Discussion et pause.

10h45 : Pierre Michel, président de la Société Mirbeau : « Mirbeau et l'affaire Dreyfus ».

11h15 : Paul-Henri Bourrelier, auteur, « Le procès de Rennes ».

11h45 : Yannick Lemarié, « Célestine, historienne et sociologue ».

12h15 : Discussion

Après-midi du samedi 11, sous la présidence de Pierre Michel

14h15 Lisa Rodrigues Suarez, São Paulo : « Le jeune homme et la nature bretonne : une étude comparative du Calvaire et de Sébastien Roch d’Octave Mirbeau ». 

14h45  Jean-Luc Steinmetz, biographe, critique : « Mirbeau et Mallarmé ».

15h15 Mickael Lugan : « Mirbeau et Saint-Pol Roux ».

15h35 : Compagnie de la Chimère. Pause.

16h00 : Arnaud Vareille « Bretagne, terre de contrastes : la théorie du milieu selon Mirbeau ».

16h30 Jean Monamy  « Octave Mirbeau et Lorient, 1888-1898 : de la fièvre à  L’Épidémie, de la typhoïde à l’affairisme ».

17h : Samuel Lair «  Octave Mirbeau et Gustave Geffroy ».

17h30 : Discussion

17h45 : conclusion du colloque, par Samuel Lair.

 
 
 
 
 

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Le premier janvier dernier est décédé
René Ballet, auteur, entre autre, du célèbre
Hôtel des deux gares. Voici le texte de la
préface de la dernière édition, que Simone,
sa compagne, a souhaité republier
cet automne.

 
Un étau qui se resserre
 

1947. Une équipe d’ouvriers du bâtiment, chargés de rénover un hôtel entre les gares du Nord et de l’Est, à Paris, découvre dans une chambre un nom frénétiquement tracé sur les murs qu’on pouvait penser être celui d’une femme (« Falaise »), tandis que le miroir mural est recouvert d’un linge. L’établissement était resté fermé durant trois ans : y avait eu en effet, paraissait-il, se sont des choses que l’on se chuchote à l’oreille plus qu’on ne les murmure, « des histoires à la Libération ».

Mais allons-y de go.

Le roman de René Ballet, L’Hôtel des deux gares, se situe à Paris, l’été 44. Robert Rocher on l’appelle « Bob » à cause de sa ressemblance avec Robert Taylor, le narrateur-romancier préférera « Roc », qui évoque tout autant par sa sécheresse monosyllabique le « Duc » de Roger Vailland, dont il fut l’ami, dans La Fête, trois lettres, un « c » final cinglant comme un coup de schlague, que Pierre Drieu la Rochelle est là, terré, aux abois, qui attend la mort. Par quel processus cet homme, rallié à Doriot – « le Grand Jacques », devenu « le Gros Jacques » – et qui s’est acoquiné aux tortionnaires de la rue Lauriston s’est-il donc claquemuré dans ce cul-de-sac? Car l’ancien « Tatar », qui écrivait de petits textes surréalisants et mettait sous scellés les voyelles du Bateau ivre est bel et bien (si l’on peut dire) devenu un facho. Un facho tweed, un facho chic, qui vécut le nazisme comme une esthétique, un dandysme. Vailland aura décrit, dans Drôle de Jeu, ce genre de folliculaires-là, qui avaient appris dans leurs torchons à beugler « Plutôt Hitler que le Front populaire! ». Après la pax romana, la pax teutonia. Le peuple paiera les pitreries de la classe dirigeante. Roc est un habitué du One Two Two, la maison close la plus « select » de l’Occupation. Élégant, séduisant, il se laisse aimer par de grandes horizontales, qu’habillent un tailleur Chanel ou une robe de chez Schiaparelli. Et puis, un jour, les temps changent. Ils sont devenus trop nombreux ceux que l’on étrangle de ses mains méticuleusement gantées, par peur du sang, dans des sous-sols visqueux. On n’arrive plus à réduire les maquis; la voix de Radio Londres se fait moins ténue.

Valsez saucisses! Louis-Ferdinand s’en est déjà parti avec Lucette et le chat Bébert... Les rats quittent le navire; c’est la débâcle. Roc est pris au piège d’une ville insurgée. Cerné. Qui forcera en premier sa planque? Les résistants ou les grosses huiles de la collaboration qui veulent se débarrasser d’un homme qui en sait trop? Dans les beaux quartiers, déjà, des contacts se nouent.

Le récit se fait de plus en plus haletant, mais je ne vais pas ici en déflorer ni l’intrigue – prodigieuse – ni la chute, au fur et à mesure que l’étau se resserre et que nous suffoquons avec la proie.

Toute personne qui entend comprendre le fascisme, les pulsions de mort dont il se nourrit et sur lesquelles il repose, se devrait de lire ce livre.

Roman majeur, roman éblouissant (je l’ai dit et écrit des douzaines de fois), il est avec La Peau, de Curzio Malaparte (1949), et Éducation européenne, de Romain Gary (1945), un des plus puissants ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale.    
 
 
                             Alain (Georges) Leduc



Vous trouverez d'autres hommages sur le site
 



                                          PIER PAOLO PASOLINI

               

Catholicisme ou communisme, c'est le choix de l'Italie post fasciste, Démocratie Chrétienne ou PCI. Pasolini , loin d'y voir une contradiction idéologique, vit et promeut une synthèse des deux ,comme cinéaste (essentiellement pour les français) et comme poète, journaliste, romancier, essayiste (essentiellement pour les italiens).
   Poursuivi 36 fois devant les tribunaux, il gagnera la totalité de ses procès , mais restera en butte aux vexations, aux tracasseries, aux mépris de la droite comme de la gauche conservatrices. Il luttera contre le nouveau fascisme que constitue à ses yeux la destruction systématique des cultures populaires par l'école , la télévision et la consommation formatée. Son œuvre s'y oppose en jaillissements permanents de bonheur et de joie de vivre face à l'horreur des destins brisés.

   Après une brillante présentation de sa biographie, la lecture  de quelques  articles , de poèmes défendant les femmes , de quelques nouvelles  très visuelles faisant penser à des tableaux de De Chirico,, des extraits d'un reportage sur les plages italiennes tout autour  du pays, la lecture très émouvante en italien par une jeune lectrice au départ un peu intimidée, ont illustré pour le plaisir de tous la vie et l'œuvre de ce grand artiste, qui ne voulait pas que, comme Œdipe on se crève les yeux, mais au contraire qu'on les ouvre en grand pour vivre la réalité, incarnée comme chez le Caravage.
Ce fut un grand plaisir pour toutes et tous dans ce bar si convivial que l'Epicerie du Pré, si magique: merci à elle pour tout.

                                                                      R.Ch.L.B.  





SERIE NOIRE

 
Voici ce qu’écrivait en 1948, Marcel Duhamel, le créateur de la « Série Noire », au sujet de sa collection : « Que le lecteur non prévenu se méfie, les volumes de la « Série Noire » ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L’amateur d’énigmes à la Sherlock Holmes n’y trouvera pas souvent son compte. L’immoralité admise, en général, dans ce genre d’ouvrages pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire de l’amoralité tout court. L’esprit en est rarement conformiste. A l’amateur de sensations fortes, je recommande donc la réconfortante lecture de ces ouvrages, dût-il me traîner dans la boue après coup. En choisissant au hasard, il tombera vraisemblablement sur une nuit blanche.

 

Pourtant, il y a dans cette collection des ouvrages hilarants. Comme nous sommes au « Café Littéraire », je recommanderai à ceux qui connaissent bien leurs classiques, la lecture des Henri Viard et Bernard Zacharias, qui sont des réinterprétations à la sauce policière d’œuvres incontournables comme l’Iliade avec le Roi des Mirmidous, d’Hamlet (l’Embrumé), de Don Quichotte (l’Aristoloche) ou de Lorenzaccio (Le Mytheux). Puis quand leur collaboration cessera, Viard seul continuera avec La Bande à Bonape ou Le retour de Bonape.

 

D’autres Français ont excellé dans ce genre hilarant : A.D.G avec La nuit des grands chiens malades ou Berry Story ; Pierre Siniac avec Le pipelet n’a pas pipé  ; Daniel Pennac et sa famille Malaussène. Parmi les Américains, on peut citer Fantasia chez les ploucs de Charles Williams ou La reine des pommes de Chester Himes.
 
                                                                                                                                   J.M.
 

                                                                                       
                                                                                                                                             

 

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